Le magistère joue un rôle central dans la foi catholique. Mais quelle est la vraie portée et quelles sont les limites du magistère ? C’est une question essentielle.
En principe le champ du magistère est la ‘foi’ et les ‘mœurs’ (c’est-à-dire la morale). Et les questions scientifiques et techniques en sont exclues. Mais où passe la limite entre les deux ? C’est ce que j’examine ici dans le cas de l’économie.
Article paru dans la revue ’Sedes Sapientiae’ N° 147 mars 2019, un peu abrégé ici.
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Au vu des débats suscités par la récente déclaration de Dubaï (4 février 2019) entre le pape François et le grand Imam d’Al Azhar, et plus exactement la question de la pluralité des religions ainsi que l’emploi du terme ‘foi’ pour désigner des croyances religieuses en dehors de la Révélation chrétienne, je vous propose la lecture éclairante d’un texte publié en 2000, la Déclaration Dominus Iesus. Emise comme document doctrinal par la Congrégation de la Doctrine de la Foi, alors dirigée par le Cardinal Ratzinger, et approuvée par saint Jean-Paul II, elle fait une synthèse de l’enseignement de l’Eglise catholique sur ces points.
Vous en trouverez ci-après une courte analyse.
Le magistère joue un rôle central dans l’Eglise catholique, sans équivalent dans une quelconque autre religion ou même réalité humaine. Une crise dans l’Eglise catholique est dès lors presque toujours aussi une crise du magistère.
Reste que la crise du magistère n’est sans doute pas principalement là où on croit – dans les textes officiels ; mais dans la schizophrénie croissante entre une belle doctrine d’un côté, et de l’autre une pastorale ou une pratique étrangement différentes.
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Article publié dans la revue Liberté politique
Dans certains domaines, comme les relations internationales, l’enseignement de l’Eglise a une tendance croissante à devenir idéaliste et quelque peu utopique, notamment au vu des dures réalités du monde d’aujourd’hui. La tendance ne date pas du pape François, comme on va le voir sur la base du Compendium de la doctrine sociale, qui est de 2005. Ceci malgré la présence de nombreux éléments de réalisme. De sorte que le propos oscille entre moralité réaliste et utopie.
D’où la difficulté relative à en tirer des conclusions pratiques, notamment en vue de la recherche de la paix.
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L’acte d’accusation du grand jury de Pennsylvanie a relancé la question de la longue période d’infection d’une partie du clergé catholique par la pédophilie.
D’où une polémique enflammée, émotionnelle et pas toujours bien ordonnée. Que peut-on en dire ?
L’Eglise catholique a à son actif 2000 ans de développement doctrinal, à partir de la Révélation biblique, qu’elle a toujours présenté comme un ensemble cohérent. Ce qui est la moindre des choses quand comme le magistère catholique on prétend énoncer des vérités permanentes. J’ai examiné cette question dans mon livre récent « La révélation chrétienne ou l’éternité dans le temps », (Artège Lethielleux 2018), qui explore cette articulation entre une vérité éternelle mais transmise dans le temps, et son explicitation dans l’histoire.
Mais la nouvelle rédaction du catéchisme condamne la peine de mort, que la doctrine antérieure considérait licite. D’où des débats nourris. La plupart portent la peine de mort elle-même. Mais la question de la continuité doctrinale est tout aussi importante. Que peut-on en penser ?
Comment le Concile a ouvert les bras au monde au moment précis où celui-ci partait dans la direction opposée.
Article par dans Aleteia
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Pierre de Lauzun La Révélation chrétienne ou l’éternité dans le temps Lethielleux-Artège 2018.
La foi peut-elle changer ? Plus exactement, l’enseignement de l’Eglise, expression d’un Dieu Eternel, qui n’est pas soumis à l’histoire, peut-il vraiment changer avec le temps ? Son origine, c’est la Révélation, la Bible : elle s’est étalée dans le temps, selon une longue histoire, mais pour culminer de façon définitive dans Jésus, la vérité et la vie. Vérité éternelle, donc immuable, cette révélation fait cependant depuis l’objet d’un développement dans le temps, authentifié par un magistère, comme le montre notamment la succession des conciles. Fait notable, il n’y a aucun équivalent à un tel développement dans toute l’histoire de l’humanité. Car il faut réunir deux idées : la permanence d’une vérité essentielle, mais dont le sens et les effets sont progressivement explicités, au rythme d’une longue histoire. Et montrer que la promesse est honorée. Cela suppose que ce qui a été dit et authentifié garde sa valeur au cours des siècles ; mais peut avoir à être resitué ou développé. Comment est-ce possible, en évitant tout relativisme, mais en rendant compte de ce qui apparaît au premier regard comme des changements ? C’est ce que ce livre explore.
Conférence lundi 28 mai à 20 h au centre Bergère 9 rue Bergère 75009 Paris. Paroisse saint-Eugène Sainte Cécile.
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La question de la démographie est bien délicate dans le contexte chrétien. Surtout aujourd’hui. Il y a même un dilemme catholique entre l’idée coutumière de la liberté de la famille et l’idée générale de limite, qui revient en force. Le fait est simplement arithmétique : si la liberté de la famille inclut la libre détermination du nombre d’enfants qu’elle engendre, et que de fait ces familles optaient pour un nombre dépassant le seuil de renouvellement, la population croîtrait indéfiniment. Et se poserait alors un problème de limite.
Problème éludé par la plupart des chrétiens, malgré l’intérêt pour l’idée de limite, à commencer par Laudato Si.
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Paru dans L’Incorrect N° 3 Novembre 2017.
Globalement la réponse est non. La violence est d’abord politique. La violence religieuse est bien plus rare que la violence politique, et plus encore à l’époque actuelle. Et rien dans le monothéisme comme tel n’implique la violence.
Le cas de l’islam mérite cependant un examen spécifique.
Quant au christianisme, la violence chrétienne à certaines époques s’explique par la conjonction avec le pouvoir politique, lorsque la foi apparaissait fondement de la société. Mais le cas le plus fréquent est que les chrétiens soient les persécutés.
Lire l’analyse sur Aleteia...