Le Syllabus de 1864 (sous-titré « catalogue des erreurs modernes renfermant les principales erreurs de notre temps ») est devenu le symbole de l’attitude intransigeante de l’Eglise du XIXe siècle face à la modernité. Depuis le Concile Vatican II, l’Eglise, en tout cas sa pratique majoritaire paraissent avoir pris une direction complétement différente. Beaucoup en déduisent que l’Eglise s’est donc massivement contredite. Ce qui serait grave, car que vaut un magistère qui dit un jour une chose et un autre jour le contraire ? Concrètement, pourquoi suivre ce que dit l’Eglise aujourd’hui, si elle peut dire le contraire demain ?
Mais un examen plus approfondi du texte montre que la question se pose en des termes très différents. La très grande majorité des propositions condamnées par le Syllabus est aujourd’hui encore tout aussi inacceptable, pour un catholique fidèle. Certains autres cas s’éclairent en allant au-delà de la formulation abrupte du texte. Sur tous ces points le Syllabus non seulement reste vrai, mais, dans bien des cas, la relecture aujourd’hui montre qu’il était carrément prophétique.
Les rares cas où la difficulté est réelle par rapport au magistère actuel sont très instructifs du développement de la doctrine : ils gardent leur vérité, mais elle est à relativiser en prenant en compte d’autres données (d’ailleurs traditionnelles dans leur principe) que le Syllabus et les autres textes du temps ne prenaient pas assez en compte et qui ont été développés depuis.
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La foi suppose par nature un saut dans un autre ordre de connaissance qui fait entrer en relation avec une Personne infinie et aimante.
Mais ce saut, bien loin d’être irrationnel, conforte la raison.
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Chaque jour nous apporte un nouveau cas de terrorisme, d’assassinat lâche de personnes innocentes vaquant aux occupations normales de la vie. Aujourd’hui c’est un vieux prêtre disant sa messe… La grande majorité d’entre eux se fait au nom de l’islamisme.
Quel que soit leur parcours psychologique, une telle idéologie a un rôle décisif dans le passage à l’acte de ces individus, et leur choix de ce moyen de lutte particulièrement pervers et antisocial qu’est le terrorisme. Il faut donc éradiquer de telles idéologies avec toute l’énergie possible.
Mais éradiquer l’islamisme pose le problème de l’Islam et de ses terribles ambiguïtés. Sans réforme radicale de l’Islam, le terrorisme sera durablement avec nous. Même si la plupart des musulmans sont des porteurs sains tout à fait paisibles.
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A la suite des terribles évènements qui ont frappé la France en novembre le thème de la laïcité est de nouveau mis en avant. Les religions sont coupables. Toutes. Plus on les refoulera dans l’espace privé, et plus l’espace public sera neutre, moins on aura de violence. Les intellectuels ne sont pas en reste dans la dénonciation.
Comment peut-on manquer à ce point de sens historique ? Et même d’un regard lucide sur le monde actuel ? D’abord l’essentiel de la violence intolérante, depuis trois siècles, est le fait de doctrines politiques, essentiellement laïques et antireligieuses. Ensuite, de même qu’il y a des conceptions politiques bonnes ou mauvaises, les religions ne sont pas semblables – notamment en regard de la violence et de l’intolérance.
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Le monothéisme est-il par nature source de violence et d’intolérance ?
Certains l’affirment sans complexe, évoquant pêlemêle l’islamisme, les guerres de religion et bien d’autres exemples.
Mais cette vue superficielle et facile ne résiste toutefois pas à l’examen. En un sens, la violence est de toutes les cultures. Mais pas principalement là où on le dit. Et qui veut voir de la violence dans les Evangiles ne les a pas lus.
En outre les persécutions que subit le christianisme depuis ses origines montrent qu’un destin étrange fait de cette religion une cible particulière. En fait certains voient comme une agression le fait même qu’un autre affirme une vérité à laquelle il croit. Et se pensent dès lors autorisés à être eux-mêmes agressifs envers lui….
Tout cela mérite qu’on regarde la question de plus près.
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Horrifiées par les massacres perpétrés au nom d’un Islam radical, nos sociétés tétanisées veulent en même temps éviter une réaction excessive englobant tous les musulmans dans la réprobation. Pas d’amalgame, tel est le mot d’ordre.
Ce faisant on obscurcit le débat. Car de quel amalgame parle-t-on ? Entre la majorité des musulmans et les islamistes, ou entre les islamistes et Islam ? L’enracinement des islamistes dans la tradition musulmane est trop important pour que ne soit pas posée la question de l’islam, de la possibilité ou non d’un Islam différent.
Et cette question essentielle pour notre société ne peut être résolue par le recours rituel à la laïcité.
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“Le Ciel et la Forêt II (Le christianisme et les autres religions)" situe le christianisme par rapport aux autres grandes religions.
Outre la réponse à certaines objections qu’il peut susciter, il vise à montrer que le christianisme fournit la clef de l’expérience religieuse de l’humanité, en cela qu’il intègre sous une forme supérieure tout ce que ces religions ont de positif, tout ce qui en elles a vraiment un sens. Et donc leur noyau de vérité.
Alors qu’en sens inverse elles ne peuvent intégrer ce qui est essentiel au message chrétien.
Il fournit donc la voie de la vérité la plus complète qu’il nous soit accessible de connaître. Ce qui me paraît la meilleure réponse au syncrétisme actuel et à ses bricolages faciles.
Avec des extraits du livre.