Le pape François se caractérise par une approche résolument originale. Se référant certes à la tradition, au magistère et à la Doctrine sociale, elle leur donne un tour très particulier, lié à une démarche personnelle et philosophique propre, qui aboutit à durcir certains traits de la doctrine antérieure, et à faire plus ou moins silence sur d’autres, débouchant sur un composé de tonalité et de portée nouvelles.
C’est notamment le cas sur le thème de la fraternité, envisagée sous l’angle politique, telle que l’expose l’encyclique Fratelli tutti. Un point important ici est de distinguer la ‘fraternité’ et la ‘philia’, cette forme d’amitié qui soude une communauté politique particulière selon Aristote et s’exprime par des institutions politiques. La fraternité, elle, est hors structure. Insister sur celle-ci peut conduire à relativiser celle-là. La limite de Fratelli tutti est comme on va le voir, dans sa relativisation de la communauté politique et de son organe, l’Etat. Ce qui nous permettra de mieux comprendre un autre aspect de cette encyclique, la remise en cause de la thèse classique de la guerre juste.
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Le motu proprio du pape François Traditionis custodes sur la liturgie a fait couler déjà beaucoup d’encre. J’y ajoute néanmoins ces quelques réflexions, notamment en réponse à ce que j’ai lu ici ou là. Cela concerne notamment le rapport à Vatican II.
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Le magistère catholique n’a pas de sens s’il n’est pas pris au sérieux et suivi, au moins par les plus engagés et les plus fidèles.
Mais la sortie de l’encyclique Fratelli tutti, après d’autres textes, donne à la question un relief nouveau : si un pape prend des positions politiques, ou paraît modifier des enseignements antérieurs et apparemment permanents, que doit faire le catholique qui prend au sérieux cette idée de magistère ? Et au fond, à quoi nous engage ce magistère ?
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Le pape François vient de signer avec Fratelli tutti sa deuxième encyclique propre, après Laudato Si. Elle a suscité de nombreuses interrogations, qu’on peut mieux comprendre en les examinant sous l’angle du Bien commun, thème central dans l’une et l’autre.
Si donc vous cherchez à mieux comprendre, allez-y.
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(Sur la base d’une conférence donnée à l’Académie d’études et de sciences sociales le 19 novembre 2020).
Comment comprendre la question de la fin des temps, et donc de l’accomplissement de l’Histoire, en perspective chrétienne ? L’Apocalypse de saint Jean est la référence principale.
Ce livre apparaît bien mystérieux à beaucoup d’entre nous. Mais l’Apocalypse fait partie de la Révélation. Et il est indéniable qu’elle décrit un déroulement d’événements, à la fin des temps. Or notre époque présente des caractéristiques qui la mettent complétement à part. Ce ne serait pas elle qui serait visée par ce texte ? Il ne peut évidemment pas y avoir de certitude ici. Mais sûrement matière à réflexion.
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Paru dans France catholique n° 3698 (23 octobre 2020) pp. 31 et 32.
Ne nous cachons pas : la nouvelle encyclique du pape Francois, sortie le 4 octobre, pose de sérieux problèmes à tout catholique attaché au magistère et à son autorité. La doctrine nous enseigne que le magistère possède un autorité qui s’impose au fidèle catholique. Recevoir un texte du pape, solennel puisqu’il s’agit d’une encyclique, est donc un élément important.
Que faire alors lorsque la lecture du texte, même après due réflexion, et malgré une magnifique méditation sur la fraternité, vous laisse une impression mélangée ?
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L’Enfer n’est pas à la mode. Même chez les catholiques. C’est pourtant un thème de réflexion bien stimulant. Je prendrai ici un exemple suggestif : celui de la description littéraire la plus puissante qui ait été donnée de la vie éternelle, la Divine Comédie de Dante, même si ce n’est évidemment pas un texte doctrinal.
Très instructif, comme on le verra.
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Publié par France catholique 3 juillet 2020.
Comme se le demandait un dossier de la revue La Nef, l’Eglise catholique en France est-elle devenue une Eglise sociologiquement bourgeoise ?
Il est vrai que les milieux ‘bourgeois’ ont plutôt plus transmis la foi que les autres, notamment les conservateurs ; que les milieux populaires ont vu leur foi et leur pratique s’éroder fortement ; et enfin que cette Eglise à majorité ‘bourgeoise’, est très peu missionnaire. Faut-il s’arrêter à ce constat sociologique, vrai, mais incomplet ? N’y a-t-il pas un problème plus profond, un problème de foi ?
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Paru dans France catholique
Les récents propos du pape François peuvent laisser penser qu’il y a une rupture doctrinale dans l’Eglise sur la dissuasion nucléaire, au moins une inflexion.
La nouveauté du texte est la condamnation de la détention même des armes nucléaires.
Que dire alors de la dissuasion française ?
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