Les dépenses sociales les plus élevées de la planète, en partie financées à crédit. Et des problèmes pour se soigner, une école aux résultats de plus en plus médiocres.
Le modèle social français actuel est-il soutenable ? Faut-il le sauver ou le réformer ? Une réforme d’ampleur est-elle acceptable par l’opinion ? Des éléments d’analyse.
Interview à paraître dans la revue Permanences.
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Un animal bien étrange que cette Union européenne, et qui n’arrête pas d’interpeller les politologues. Mais par bien des côtés il incarne sous une forme extrême et caricaturale la dérive de nos supposées démocraties, où les pouvoirs dirigeants s’efforcent autant que possible d’échapper au verdict des électeurs, ou plus exactement d’isoler dans un compartiment étanche une ligne largement idéologique, confortée par le pouvoir des juges et celui de la technocratie, quitte à ce que des équipes divergeant très peu entre elles se disputent le pouvoir.
Pas très encourageant pour l’avenir de ce qu’on appelle démocratie…
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Y a-t-il émergence d’un ‘Grand Sud’ s’opposant au monde occidental ? Certains faits paraissent aller dans ce sens : ainsi l’élargissement des BRICS. Ou les prises de positions sur la guerre en Ukraine : le refus de la quasi-totalité des pays non-occidentaux de prendre des sanctions contre la Russie.
Pourtant le terme de Grand Sud reste trompeur, car ce qui caractérise l’époque dans les zones concernées est le pragmatisme et l’opportunisme, pas les grandes alliances stratégiques ou idéologiques.
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L’effondrement de la natalité française est un événement majeur et nous sommes désormais loin du seuil de remplacement de 2,05. En cela on rejoint l’évolution des autres pays développés.
Or de tels niveaux de natalité ne peuvent pas être un état permanent de l’humanité, car ils signifient à terme long la disparition de la population.
Au-delà des facteurs économiques, cela traduit une forme de dépression collective, d’implosion sourde. Comme si le ressort avait disparu ou s’était détendu.
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La question posée rencontre un écho immédiat, car nous percevons trop souvent chez ceux qui se réclament de l’écologie la tentation de régenter la vie de leurs semblables.
Le cas de l’écologisme est toutefois spécifique. Ce qui le caractérise est le lien affiché entre des affirmations scientifiques et des prétentions moralisantes : c’est rare. Mais ces analyses prévoient un avenir catastrophique, avec l’idée d’une urgence à agir. Elle sont donc pourvues d’une charge émotionnelle et moralisante intense.
D’où la tentation autoritaire.
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(Paru dans La Nef février 2024)
Cette censure, venant après un débat délirant, est un tournant majeur.
Sur le fond, les juges s’asseyant sur le processus démocratique.
Sur la vie politique, puisqu’aucune majorité même cas par cas n’est plus possible au Parlement pendant 3 ans.
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Toute personne a deux responsabilités majeures à assurer dans la société : son rôle professionnel, et sa vie familiale. Celle-ci est tout aussi décisive que l’autre, car par elle la société se renouvelle et assure la formation des générations futures. Abordée traditionnellement sous le seul angle de la natalité, cette exigence est donc bien plus large. Or la gestion simultanée de ces deux responsabilités n’est pas simple, notamment pour les femmes. Il faut donc y travailler en priorité.
Mais notre société ne raisonne pas ainsi. Culturellement individualiste, elle laisse les individus se débrouiller et gérer leurs contraintes plus ou moins contradictoires, avec finalement peu de soutien et de reconnaissance - hors certaines prestations.
Il faut donc renverser les priorités : ce que chacun fait pour sa famille est aussi important pour la société que le travail accompli à l’extérieur, et doit être pris en compte et soutenu comme tel.
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L’actualité récente a été marquée par une recrudescence de crimes gratuits liés à l’immigration. Le milieu médiatique et politique tend à les relativiser ; l’opinion publique est bien plus sévère et inquiète ; elle reconnaît qu’il y a là un grave problème. Ces incidents entrent en outre en résonance avec la guerre en cours à Gaza.
Faut-il pour autant parler de conflit de civilisation ? de guerre civile potentielle ? C’est ce que font E. Zemmour et d’autres. Mais la réflexion montre qu’il y a danger à appliquer cette grille de lecture sur le conflit à Gaza et a fortiori sur la situation nationale française.
Il est impératif d’agir, et vite, mais sans jouer le conflit frontal.
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Venant après la guerre d’Ukraine, la guerre à Gaza a remis sur le devant de la scène la question de de la guerre juste. Mais la plupart des réactions se caractérisent par une dominante extrêmement émotionnelle, certes compréhensible, mais qui envoie les uns et les autres dans des directions complétement divergentes, et ne donne pas de repères pour le jugement. Par ailleurs, il n’est que très rarement fait référence à la réflexion sur ce qu’on peut qualifier de guerre juste. Celle-ci est pourtant une aide précieuse pour le jugement et pour l’action. Et pour échapper aux manipulations à prétexte moralisant.
Mais il est un point important qui est encore plus négligé : la possibilité que ce jugement puisse évoluer dans le temps, en fonction du déroulement des opérations d’une part, de l’évolution des buts de guerre réels de l’autre. Le fait qu’une guerre soit considérée juste au départ, par exemple en réponse à une agression caractérisée, n’implique pas que les décisions prises ultérieurement le soient aussi. Et il faut savoir reconnaître quand le déroulé des combats et conséquemment l’évolution des enjeux changent les données du raisonnement initial.
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Paru sur le site de Géopragma.
L’évolution considérable et par bien des côtés positive de la condition féminine dans nos sociétés continue de soulever bien des interrogations. Non sans motif, car la question est loin d’être stabilisée.
Le cadre de pensée postmoderne actuellement dominant est ici particulièrement nocif, occultant certains problèmes et en créant d’autres. Il faut donc reprendre la réflexion sur d’autres bases, en prenant en compte des évolutions souvent bénéfiques - mais aussi l’apparition de difficultés nouvelles, notamment pour les femmes elles-mêmes. Plusieurs livres récents peuvent nous y aider.
Cela suppose aussi de rappeler certaines réalités de base, dans la ligne de la pensée classique. Elles concernent tant la reconnaissance de la spécificité des femmes et des hommes, que les exigences du plein développement de la vie humaine : celle-ci suppose des communautés de personnes, orientées vers le bien commun et donc le bien de tous leurs membres ; et parmi ces communautés, notamment, la famille.
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