J’ai évoqué dans les deux articles précédents les problèmes complexes posés par l’écologie. Quelles sont les questions de fond qui sous-tendent ce débat ? C’est au fond d’abord la question de ce qu’on appelle nature : la nature de l’homme, et la nature autour de l’homme. Le débat porte en réalité sur la place de l’homme dans la nature et donc, plus profondément, sur la nature humaine. Et comme on le verra c’est là où la doxa écologiste dominante est prise en défaut, incapable de donner sa juste place à l’homme. Contrairement à la conception classique, qui seule peut donc fonder une écologie véritable.
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J’ai évoqué dans une précédent article la complexité de la question écologique dans les sociétés réelles. Si la nécessité d’un changement en profondeur du regard s’impose, cela ne nous dit pas ce que cela implique au niveau collectif. La question qui se pose ici est celle de la décroissance et de la fascination qu’elle exerce, et des décisions plus ou moins précipitées que les peurs collectives entraînent. Mais comme nous le verrons, nous nous heurtons ici aux limites de notre savoir et de notre capacité à planifier la vie collective. Il nous faut donc réapprendre à vivre sans certitudes matérielles.
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Nous sommes désormais tous acquis, ou presque, à l’idée que le souci de l’environnement, l’écologie, sont des exigences majeures et incontournables. Là où cela se complique, c’est dans l’analyse du mal, et surtout dans la portée et la nature des mesures à prendre. Et dans leur traduction au niveau de la société, politiquement et dans le comportement des gens.
Un peu de recul apparaît ici bien utile, face à l’excitation ambiante.
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La prolongation de la guerre en Ukraine, avec ses horreurs, ses destructions, ses contrecoups économiques ou autres, est en soi consternante pour tout esprit de bonne volonté. Pourtant la guerre a sa logique propre, et l’ignorer conduit soit à des décisions malencontreuses, soit à se lamenter dans le vide. Voyons comment.
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Faire la guerre, ou à un degré plus limité, soutenir l’effort de guerre de quelqu’un, est un acte à la fois coûteux et risqué. Il n’a de sens que si l’enjeu le justifie. D’où l’importance centrale des buts de guerre. Ce ne sont pas des objectifs fixes, mais ils définissent ce pourquoi on se bat (ou aide d’autres à se battre) ; et donc il permet d’évaluer, à chaque étape, les moyens qu’on engage et les risques que l’on prend. Or en l’espèce, au-delà d’un point de départ évident (soutenir une Etat agressé et envahi), l’évolution des buts de guerre occidentaux pose de plus en plus de questions. Notamment l’ivresse de l’idéologie (la grande croisade des démocraties) conduit à nourrir la montée aux extrêmes de façon dangereuse.
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L’Europe se présente comme le temple de la démocratie.
Dans le discours dominant, ce qu’on appelle ‘valeurs européennes’ et ‘valeurs démocratiques’ sont pratiquement synonymes. On a l’air de considérer cela comme allant de soi. En fait ce n’est ni cohérent ni prometteur. La démocratie comme gouvernement du peuple est sacrifiée à la démocratie comme programme idéologique.
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Les élections en cours laissent bien des électeurs très insatisfaits. Ils le seraient plus encore s’ils prenaient pleinement conscience de l’impasse qui apparaît dans le fonctionnement même de la 5e république, que les élections législatives qui suivent mettront plus nettement en lumière. D’où le besoin d’une réflexion sur les institutions, même si le problème est bien plus profond.
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On tend trop souvent à analyser la guerre d’Ukraine en termes émotionnels, ou comme grande lutte des régimes autoritaires et des régimes démocratiques. Je me placerai ici sur un plan différent : celui des relations internationales. Pour me concentrer sur les leçons à en tirer pour la détermination d’une politique nationale pour la France.
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La théorie traditionnelle de la guerre juste a été remise en cause ici est là, et notamment récemment par le pape François. Or nous avons en Ukraine une guerre de grande ampleur, assez classique, dans un contexte européen. Outre les belligérants, les positions qu’elle suscite sont tranchées, et se situent sur le terrain moral, en général pour condamner l’agression. Que peut-on en dire du point de vue de la théorie de la guerre juste, exposée de façon classique par l’Eglise catholique ?
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L’opposition droite-gauche structure la vie politique de nos démocraties depuis le XIXe siècle au moins. Le contenu de ces deux termes a beaucoup varié, mais pas le rôle structurant de cette opposition.
Certains veulent pourtant y substituer d’autres clivages. Notamment entre peuple et élites, souverainistes et mondialistes, ou nomades et enracinés.
Mais comme nous allons le voir, cela ne remet en réalité pas en question l’opposition droite-gauche
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