Je sais bien que ce n’est pas très populaire ni jugé très crédible, mais je vais examiner ici la question sous l’angle moral, celui de la notion de guerre juste, selon la conception classique de celle-ci.
On verra alors que si le souci de défense et d’éradication des terroristes est indiscutable, la guerre en question présente un dilemme moral redoutable. Et surtout elle ne pourra être qualifiée de juste que si elle débouche sur une paix raisonnablement équitable, comportant donc une place pour les Palestiniens (hors Hamas).
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Le conflit israélo-palestinien paraît être l’exemple parfait d’un conflit sans bonne solution. Cela exaspère les belles âmes, mais aussi les hommes de bonne volonté. C’est pourtant la réalité qu’il faut reconnaître pour agir dans la mesure du possible.
Malgré l’actualité brûlante, nous allons essayer de l’analyser ici de la façon la plus dépassionnée possible.
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Nous sommes tous marqués par le terrible massacre en Israël : un massacre de civils paisibles et sans défense, et prise d’otages massive.
Mais j’évoquerai ici un point plus spécifique : y a-t-il dans certains cas au moins une légitimité possible au terrorisme comme forme de lutte ?
La réponse est non, et plus généralement, le terrorisme se révèle presque toujours comme stupidement contre-productif.
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La théorie qui définit l’Etat comme ayant le monopole de la force ne nous dit pas ce qu’est cette force. Dans toute entité politique, un enjeu essentiel est donc de savoir qui détient la force effectivement.
Concrètement, dans une société humaine la force pour être force suppose la réunion de deux éléments : des moyens matériels ; mais aussi voire surtout un esprit de combat, en un sens un esprit guerrier, qui doit exister dans la société et être entretenu puis mobilisé. Normativement, cette force doit alors bien sûr être construite de façon à œuvrer pour la société en question, en étant loyale au pouvoir politique légitime.
Tout cela paraît trivial, mais dans la réalité cela ne va pas de soi et l’histoire le prouve ; dans nos sociétés, c’est considéré comme automatiquement réalisé, alors que rien ne le garantit sur la durée longue.
Paru le 2 octobre 2023 sur le site de Géopragma.
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Le blocage actuel de la vie politique française aboutit à une conséquence grave dans un système démocratique : l’effacement du parlement et par là de la représentation populaire.
Cette situation sans équivalent dans aucun autre pays tient aux spécificités du système Macron, mais aussi aux limites de la Constitution, surtout après la désastreuse mise en place du quinquennat. Voyons comment.
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On parle beaucoup du vivre ensemble. Mais il ne s’agit pas simplement de subsister les uns à côté des autres : nous vivons dans des ensembles fortement intégrés, des communautés. Or dans nos sociétés actuelles les systèmes de valeurs et les références essentielles diffèrent de plus en plus, parfois radicalement.
La question est alors : peut-on faire communauté avec des gens avec qui on diverge sur des points essentiels, dont la vision du monde est complétement différente ?
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Les événements d’Ukraine mettent en évidence une fois de plus une conséquence inattendue ou peu soulignée des conflits majeurs à l’époque moderne : la redéfinition ou même la définition d’un fait national.
En l’espèce, un fait national ukrainien nouveau, sortant de l’ambigüité, largement dérussifié ; et peut être à terme une Russie toujours puissance mais post-impériale, et donc plus nationale russe qu’empire.
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Nous avons tous en tête ce que peut être le dérapage collectif d’un société, le fait que le débat public dans un pays, les idées reçues qui fondent l’agir collectif, finissent par dériver gravement par rapport aux besoins du moment et à la situation réelle du pays. Et cela même sans révolution ou rupture, par un blocage du débat qui perdure dans le temps et s’aggrave.
La France actuelle en offre un exemple particulièrement spectaculaire, depuis les années 70, et ne paraît pas prête de se corriger.
La comparaison avec d’autres pays est ici édifiante.
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Maires et élus agressés, violences à prétexte écologique, blocages de prises de parole tant par l’autorité que par des militants : l’actualité est pleine de symptômes inquiétants pour la qualité du débat et de la vie commune.
On en accuse les réseaux sociaux, non sans raison. Mais d’autres facteurs sont à l’œuvre.
Et notamment les philosophies du soupçon : cette idée que ce que dit quelqu’un n’est pas à considérer comme une proposition dont la véracité doit être examinée en elle-même, mais en fonction de celui qui parle et de sa position, tout en suspectant que derrière sa parole il n’y a qu’un volonté de domination. Ce qui rend tout débat impossible et conduit à l’usage de la force.
Le wokisme n’en est que la forme la plus récente et la plus caricaturale. La victime principale en est en dernière analyse le bien commun, le bien de la vie en commun.
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Le blocage actuel de la situation politique française nous frappe et consterne tous. Une part appréciable de la responsabilité tient évidemment au style et à la personnalité d’Emmanuel Macron : personnalisation extrême, pouvoir totalement centré sur une personne, éloignement de la population, arrogance et amateurisme etc.
Mais cela va plus loin, et concerne plus largement le jeu politique tel qu’il a évolué en France. Jeu tripartite qui n’offre aucune solution d’avenir, ni dans l’hypercentre macronien, ni côté gauche, ni côté RN. Le déblocage suppose donc des transformations en profondeur de tout l’éventail politique.
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